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Diriger au féminin, c'est un homme qui en parle ! - La Petite Étincelle
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Source: Dessin animé « Le prophète »

Il y a peu de temps, je me suis rendu compte d’une chose … La majorité des clients que j’ai coaché récemment sont des femmes dirigeantes.

Alors, je me suis posé 2 questions : cela veut-il dire quelque chose quant à mon identité de coach et quels sont les apprentissages que je peux en tirer au service de mes clients ?

Attention, verboten… terrain miné, avec en grosses lettres d’avertissement : GUERRE DES SEXES !

Et, première subtilité à prendre en compte dans l’écriture de mon article : d’un côté les croisements qu’il y a entre énergies féminine et masculine et de l’autre, les différences entre notre nature de femme et d’homme d’autre part.

Des croisements d’énergie ? Kesako …

Sans rentrer trop dans le détail, je vous renvoie au très beau texte d’Arouna Lipchitz* : nous sommes tous porteurs des énergies féminine et masculine, avec une dominance pour l’une ou l’autre. En être conscient est un premier chemin :

« Car si nous avons une énergie masculine négative non consciente et encore moins transformée, nous engendrons en permanence des relations fondées sur le rapport de force en accusant les autres d’inefficacité et de faiblesse. Et quand c’est l’énergie féminine négative qui n’est pas transformée, nous avons tendance à établir des relations de dépendance en nous plaignant de la cruauté des autres. » *

Je constate que nous induisons un biais relationnel, héritage de notre culture, et confondons volontiers une femme avec l’énergie féminine et l’homme avec l’énergie masculine, qu’elles soient positives ou négatives. Partant de ce constat, une femme qui accède à la position de dirigeante, aura tendance à s’enfermer involontairement dans une énergie plutôt masculine, puisqu’elle aura des pairs qui seront majoritairement des hommes. Elle prendra des codes de « RÉUSSITE » masculins : combativité, orientation tâche et résultat, affirmation de soi … pour faire sa place et se sentir acceptée. Pour information, Infogreffe, dans un article paru en mars 2019, fait le constat que « les femmes représentent aujourd’hui 27,2% des dirigeants d’entreprise en France ».

Vous me direz : c’est dépassé, c’est un CLICHE, ce n’est plus vrai…les femmes s’assument avec leur énergie féminine !

Au fil de mes coaching, ma perception s’est affinée et je vous la livre : il y a une vraie volonté pour les femmes à diriger aussi avec une énergie féminine positive (ex : écoute, communication des émotions, soin, créativité…). Pour autant, il y a des RÉSISTANCES du système qui sont inhérentes à la manière dont nos entreprises se sont construites. « Elles » résistent au changement, comme tout organisme, même si dans les soft skills (compétences comportementales) beaucoup FINALEMENT ont traits à l’énergie féminine (on n’a pas dit les « FEMMES » … vous me suivez toujours ?!)

Alors voici la vraie question que je me pose : Je suis un Homme et mes clientes majoritairement des Femmes. Pourquoi se sont-elles tournées vers « La Petite Étincelle » ?(C’est important de comprendre le comportement de ses client(e)s pour avancer et toujours mieux répondre à leurs attentes ! )

1. L’identité visuelle de mon entreprise est féminine, sans que je l’aie pensé comme telle. Du coup, voulant changer et explorer (consciemment ou pas) leur leadership au féminin, il me semble que la porte leur est plus facile à pousser. Ce qui est certain, c’est que je crois en la PUISSANCE de la VULNERABILITE ASSUMMEE (cf. mon article précédent sur l’oreille cassée) et que le passage en force pour faire émerger de nouvelles idées ou des changements importants n’est pas toujours nécessaire ;

2. La « NON-ACTION » apparente induite par l’écoute active, que je développe spécifiquement, permet de se poser dans l’énergie féminine. A ce moment-là, il y a reconnaissance de ce que porte ma cliente et qui ne demande qu’à être révélé un peu plus pendant la séance de coaching ;

3. Je suis un homme, ayant été membre de comités de direction. En tant que tel, je peux facilement comprendre ce que ma cliente vit au quotidien. Et en même temps, je prends bien soin de « jouer » avec les projections que cela pourrait induire pour moi et que je vais travailler dans mes séances de supervision (dispositif de sécurité pour un coach, qui lui permet en gros de se faire coacher lui-même).

Nous pouvons rentrer dans cette danse du masculin-féminin, sans choisir ad vitam aeternam un camp, mais en alternant en fonction des besoins et des interlocuteurs. Nos entreprises ont tant besoin de favoriser l’expression de cette palette d’énergies qui est leur richesse et un avantage compétitif majeur.

Arouna Lipchitz, encore elle, dans le même ouvrage*, écrit : « le bon entrepreneur sait se faire obéir sans engendrer de rapport de force, parce qu’il a développé la puissance réceptive de son féminin, qu’il a ajouté à ses compétences de travailleur celle de créer du lien. Il devient aimable donc aimé. On voit aussi que le bon organisateur sait orchestrer les choses, parce qu’il a développé la puissance émissive du masculin, mais il le fait sans créer de rapport de soumission. Il ajoute à son efficacité le plaisir de la tâche. Il devient un collaborateur agréable, donc agréé. Et au final, le mariage entre efficacité et amabilité crée dans une entreprise une ambiance dans laquelle on a envie de donner le meilleur de soi-même. »

Merci à mes clientes de m’avoir permis d’explorer ensemble ces deux pôles que sont le masculin et le féminin. Merci également à Alice AUCLER, qui m’a fortement suggéré (avec efficacité et amabilité !) d’écrire un article sur le sujet.

Prenez soin de vous.